Virginia Woolf (1882-1941), invitée en 1931 à donner une conférence à la National society for woman's service à Londres, intitula son discours : Des professions pour les femmes.
À la question : « Qu'est-ce qu'être une femme ? », elle répondit : « Ma profession est la littérature, je suis une femme qui écrit et vit de sa plume. »
En conclura-t-on qu'il n'y a pas d'essence du féminin, mais seulement des expériences ? « Si vous m'interrogez sur mon expérience spécifique d'écrivaine, poursuivit-elle, je dois vous révéler des choses intimes et profondes. Exercer cette profession a exigé que je gagne un combat long et douloureux contre une image intro-jectée : “le fantôme de l'Ange du foyer”. Car, destinée à plaire, vouée au charme, à la bienveillance, à la séduction, une femme est supposée se tenir à sa place et demeurer sage comme une image : mais écrire exige d'aimer, de chercher et de dire la vérité, qui n'est pas toujours plaisante. Il faut donc d'abord chasser le fantôme. »
Cependant, poursuivait Woolf, une fois le fantôme chassé, se présente un second obstacle encore plus redoutable : comment dire la vérité sur son corps de femme, ses passions de femme, quand on se heurte à l'extrême sévérité des hommes à cet égard ?
Questions
Pour aller plus loin
Virginia Woolf, Être femme, trad. Rabat, Éd. de la Variation, 2021.
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